L'Ire de Kalimdor
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Irfek, le croc du fils

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Irfek, le croc du fils Empty Irfek, le croc du fils

Message  Branholt Jeu 24 Jan - 3:16

Irfek, le croc du fils Sans_t11






Chapitre 1 : Le loup et la lune






- C'EN EST ASSEZ !

La puissante voix résonne partout et nul part à la fois, faisant écho au tonnerre et aux éclairs qui déchirent le ciel. Une pluie battante fouette son visage, masquant derrière un épais rideau le paysage alentour. Elle ne discerne que la silhouette des collines et au loin, serait-ce une forêt ?
Les éléments se déchaînent. Sa robe déchirée lui colle à la peau. Sa chevelure rousse bataille avec le vent, chacune des mèches se disputant le droit d'obstruer son regard émeraude. Un regard perdu face à cette vision apocalyptique. La nature lui fait face dans toute sa puissance, et cette voix...

- ASSEZ !

Les paroles martèlent son esprit. Elle inspire et voilà qu'une bourrasque la fait chuter en avant. Ses mains et ses genoux s'enfoncent brusquement dans la boue. Elle tâtonne fébrilement en quête d'un repaire jusqu'à ce que ses longs doigts fins effleurent un corps. Tout autour d'elle la bataille fait rage entre le ciel et la terre et le monde lui même semble sur le point de se rompre.

Elle rampe pour mieux s'approcher de la silhouette étendue. La pulpe de ses doigts rencontre une armure éclatée, une chair attendrit par les coups. Elle rabat ses mèches rebelles derrière son oreille gauche et continue d'explorer ce corps. Une main, une poitrine, un visage... Un menton fin, une épaisse chevelure de feu. Elle hoquette, a un mouvement de recul et tombe en arrière.

De nouveau sa main rencontre une texture familière qui n'est pas celle de la terre gorgée d'eau de pluie. Une étoffe. Elle la tire jusqu'à elle, hagarde et malmenée comme feuille d'automne par les éléments. Un lin rouge. Rouge sang. Le drapeau de la Horde.

A nouveau, elle retient son souffle et lâche l'étoffe comme si elle venait de lui brûler la paume. Elle se presse à genoux aux côtés du cadavre et se penche au-dessus du visage pour le soulever.

- JE N'ATTENDRAIS PAS PLUS LONGTEMPS !

Un nom s'échappe de ses lèvres tu par le fracas du tonnerre. Son visage blêmit. Elle connait cette femme parmi toutes. Car elle lui a donné la vie. Et cette vie lui a été reprise.

Tout se fait silence autour d'elle. Ni le vent hurlant ni la pluie cinglante ne l'affectent désormais. Alors son regard se fait plus acéré comme si l'on avait levé le voile. Et ce qu'elle croyait être la silhouette de collines n'est autre que celles de monticules de cadavres. Des cadavres aux visages familiers. Des cadavres de peuples aimés. Et l'eau n'est pas la seule à gorger cette terre qui s'est déjà bien abreuvée de sang. Tout n'est que carnage. Tout n'est que destruction.

Elle se lève et titube, poussée par le vent. Elle veut fuir, alors elle court. Loin. Très loin de ce cimetière qu'elle n'aurait jamais voulu voir.

Mais ses yeux ne l'avaient pas tout à fait trompés. Elle aperçoit bien une forêt qui se rapproche. C'est de la que vient la voix. De la qu'elle hurle à en faire craquer le bois.

Ses mains retrouvent le contact rassurant de l'écorce. Les arbres la protègent de la tempête. Mais est-ce la tempête qui l'a le plus affecté ? Elle poursuit son chemin. La route qui l'éloignera le plus de la plaine sera la bonne.

Ses pas la mènent jusqu'à une clairière. Elle y trouve son compte car l'origine de la voix n'est maintenant plus un mystère. Là, au centre de la trouée se tient un loup gigantesque. Il fait les cent pas et son pelage d'un blanc immaculé reflète la lueur de la lune qui l'observe. Rêve-t-elle ? Car l'astre nocturne se tient bel et bien sur un promontoire rocheux. Le loup s'agite et d'un puissant coup de patte fait s'envoler une motte de terre.

- ASSEZ !

- Je ne peux te laisser agir ainsi. Et tu le sais. Ce n'est pas...

Elle n'entend pas la suite de la phrase. La voix cristalline de la lune l'a submergé. Subitement elle oublie les horreurs passés, la tempête, le cadavre. Elle voudrait se noyer en elle, se laisser bercer par ses paroles jusqu'à plus soif. Le monde peut bien s'écrouler, la voilà loin de tout cela. Apaisée, rassurée. Mais ce n'est pas l'humeur du grand loup qui libère sa colère en soufflant par les naseaux et harangue :

- Cet orc est allé trop loin. L'un de mes fils est prisonnier aux mains de la Légion. Crois-tu un instant que je vais rester inactif ? QUE JE VAIS LE REGARDER SE FAIRE ASSUJETTIR ? Il sera sauvé, et le sang de milliers de démons coulera. La tête de cette verte vermine subira mille tourments.

- A quel prix ? Tu ne peux sacrifier pour cela l'un de tes braves.

- Il a fait plusieurs fois ses preuves. Il est digne de cette quête.

- Ne laisse pas la haine t'aveugler. Ecoute et...

- CESSE DE ME JUGER ! VOILA DES MILLÉNAIRES QUE TU DARDES SUR MOI CE REGARD ACCUSATEUR, ET POURQUOI ?

Elle se terre derrière un arbre. Si elle n'éprouve que félicitée pour la douce voix de la lune, la rage du loup blanc la terrorise. Elle ne reconnaît pas là celui en qui elle croit. Il lui faut plusieurs minutes pour perdre en courroux et le son de ses griffes raclant le sol de la clairière n'est guère plus rassurant que celui de sa voix.

- Il le traquera et le retrouvera. Et lorsqu'il le retrouvera, il le libérera. Il s'agit là de son ultime épreuve car voilà qu'il va quitter nos terres pour un continent inconnu. Il a sut se montrer à la hauteur. Il sera récompensé.

- Il n'est pas question que d'un orc. Je sens que quelque chose de plus sombre est à l'oeuvre. Tu le sens aussi, et c'est cela qui t'enrage. Car si il échoue, tu perdras deux fils. L'un de sang l'autre d'esprit. Est-ce ce que tu veux ?

Le grand loup ne répond pas. Elle pose une main sur sa poitrine dans la vaine tentative de calmer les battements de son cœur. La lune poursuit, débordante de sérénité.

- Il n'est pas seul. D'autres sont avec lui. Tous ont fait leurs preuves, d'une façon ou d'une autre. Laisse les agir ensembles. Quand à nous... D'autres n'ont pas oublié leurs actions. Agamaggan...

- Que propose Agamaggan ?

- Agamaggan a décidé d'envoyer l'un de ses champions pour les aider. Car ils en auront besoin. C'est la plus sage décision. Il est déjà en route. Enfants des étoiles, enfants de Goldrinn et Intouchés... Le destin les a rassemblé, même nous ne pouvons douter d'eux. Ils réussiront...

- ... ou ils mourront. Un huran, aussi champion soit-il, ne sera pas suffisant pour les guider.

- C'est pourquoi il sera rejoint par une dryade. Ils la connaissent et auront confiance en elle. Les frères ours ont aussi fait don de leur sagesse et de leur force pour qu'ils n'oublient pas que les deux se doivent d'être toujours liés, ce qui te fait cruellement défaut. Leur champion se joindra aux deux autres. Dans deux nuits, ils seront réunit.

Une minute s'écoule après les propos de la lune. Elle risque un coup d'oeil derrière l'arbre en entendant le loup blanc grogner et se fige. L'imposante bête la fixe, son museau à quelques pouces seulement de son visage encore ruisselant de pluie, si bien qu'elle peut sentir son souffle chaud balayer sa peau. Elle inspire et lui fait face. Il n'est pas question de fuir.

Derrière lui la lune a reprit sa place parmi les étoiles.

Il la sonde de son regard doré, la gueule entrouverte. Lorsqu'enfin il parle, ses babines ne bougent pas.

- Lorsque le mag'har fou aura conquis la terre par delà les brumes, tu ramperas parmi les cadavres des tiens. Et les forêts brûleront, et ce continent tombera.



* * *



Quelque part en Kalimdor, dans une tente à Reflet-de-lune, au beau milieu de la journée; Théssahra Kane, worgen druidesse et prophétesse du Cercle Cénarien se réveille en sursaut.
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Irfek, le croc du fils Empty Re: Irfek, le croc du fils

Message  Galatée Stradh Jeu 24 Jan - 17:00

Une mauvaise habitude.


Les mains crispées sur les draps, le cœur battant, son corps tremblant, ses yeux observaient autour d'elle, cherchant une vision rassurante de quelque chose de connu, de réel. L'angoisse et la terreur étaient encore trop présente à ce moment pour que la sorcière parvienne à distinguer un rêve de la réalité.

L'habitude d'être éveillée dans la nuit par des visions pour le plus souvent désagréable et annonciatrice de malheurs lui était passé depuis plusieurs mois. Presque un an, depuis que Branholt et elle avaient décidés de s'offrir une retraite bien méritée à Gilnéas.
Loin de Kalimdor, loin des dangers, son don s'était doucement éteint sans que la druidesse puisse en avoir quelconques regrets.
L'interprétation de ses visions n'était jamais simple. Elle était incapable de savoir si les évènements appartenaient au passé, au présent ou au futur. Si ils étaient de simple avertissement ou des faits inévitables. Si ils étaient exacts ou remplis de métaphores.

Une chose était certaine en revanche, ces songes n'étaient jamais anodins. Elle eu une seule fois l'erreur de vouloir en ignorer un, oppressée par ce pouvoir qu'elle n'avait pas désiré, et elle le regretta amèrement.

Thessahara poussa une mèche de cheveux derrière son oreille. Son esprit a peine éveillé, elle se pencha sur le berceau fait de bois et d'osier où dormaient ses enfants ainsi qu'un petit hippogriffe à peine recouvert de duvet qui profitait de la chaleur. Elle souleva sa fille dans ses bras sans réveiller son jumeau, la blottissant contre son cœur pour calmer ses sanglots.

Ce fut sans doutes la peur et l'angoisse qui l'a fit sortir de la tente presque de suite après, comme si il fallait la protéger, la mettre en lieu sur sans penser au rationnel. Laissant son fils et Branholt seuls, sans un mot, sans explication. Elle enveloppa sa fille dans un linge, et la tenant dans ses bras comme un trésor, s'en alla sur la route qui montait vers les structures de Reflet de lune.
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Message  Branholt Jeu 24 Jan - 18:35

Irfek, le croc du fils Neris10




Chapitre 2 : La lance, le bouclier et la main qui guérit






- On est bientôt arrivé ?

- Pas encore mon ami, patience.

Vordor soupire. Patience, patience... Il va lui en fiche de la patience ! Engoncé dans une armure barbare hérissée de pics, une cervelière en fer sur le crâne, il avance d'un pas pesant aux côtés d'un furbolg non moins massif que lui. L'un est sanglier, l'autre ours. Si en apparence ils partagent la sauvagerie, le fond est formé tout autrement.

Badoc est un sage parmi les siens. Un combattant-guérisseur. Vordor est un guerrier de la pure espèce, se targuant à qui veut l'entendre qu'aucun coup ne peut fêler le pavois qu'il brandit. Mais là est tout le soucis de ce voyage : il n'y a personne pour l'écouter se vanter. C'est pourquoi il se console bon gré mal gré en rythmant leur marche par quelques baragouins.

Leurs chemins se sont croisés lorsque le soleil était encore haut dans le ciel. Le huran venait de quitter les ronciers des Tarides lorsqu'il était tombé nez à nez avec un furbolg tout de bois et de cuir vêtu. Il s'était sentit poussé vers lui sans même qu'il sache pourquoi. Jusqu'à ce que Badoc lui explique le fin mot de l'histoire.

- Une quête, hein ? Des guides, hein ? On m'a tiré de mon sommeil pour crapahuter comme un damné dans la felmagie et la neige et voilà que je dois servir de guide... Tu parles d'un héros. Et ces démons, où sont-ils ? Ces personnes que l'on doit rencontrer, ces...

Beaucoup de questions auxquelles Badoc avait répondu calmement et qui, le temps filant, leur avait mangé une partie de leur chemin sans qu'ils ne s'en aperçoivent. Mais voilà, la curiosité du huran est satisfaite et il sent maintenant tout le poids du voyage s'accumuler dans ses sabots.

La lune caresse du regard les denses forêts d'Orneval, astre nocturne aux reflets apaisant, écho du silence qui règne en maître. L'étrange duo progresse à travers la végétation vers un but précis. Car ils n'ont pas été choisit par hasard. Ils portent en eux l'espoir des Anciens mais aussi leurs inquiétudes. Il est de ces quêtes qui n'annoncent pas la fin d'un monde mais sont porteuses de funestes augures. Il serait aisé de laisser le hasard décider et faire naître une nouvelle tâche sombre à la surface d'Azeroth. Une infime tâche, si petite qu'elle ne ferait pas un remous dans la grande mare de l'histoire. Mais l'espoir est partout et il est du devoir de chacun d'entretenir même la plus petite bougie face à l'obscurité croissante.

- Dis moi, cette Neris, tu crois qu'elle penche plutôt du côté biche ou elfe ?

Badoc lève les yeux au ciel sous le rire porcin de son compaire. Mais alors qu'il s'apprête à répondre, un bruissement éveille sa méfiance. Il lève sa massue et fait signe au huran qui s'arrête. Le silence qui les accompagne n'est plus celui qui chemine aux côtés du voyageur, parsemé du chant des insectes et de la faune. C'est un silence pesant, qui assombrit le paysage.

Soudain, un grognement met fin aux soupçons du furbolg et les silhouettes canines quittent une à une leur cachette pour s'avancer vers les deux champions. Elles les encerclent, sûres de leur bon droit. Des lambeaux de peau pendent de leur corps rongé par la magie gangrenée. Leurs yeux luisent d'une énergie malfaisante et il suinte de leurs babines une salive aux allures corrosive.

Les grondements s'intensifient et bien qu'il peine à discerner chaque silhouette dans la nuit, Vordor brandit déjà arme et pavois face aux ennemis. Les pattes du furbolg se nimbent d'une douce lueur verte; lui aussi lève sa massue. Son museau se fronce alors qu'il déclare :

- Mon ami, je crois que certains ne veulent pas que nous voyons le bout de notre route.




* * *




Elle a galopé tout le jour et toute la nuit pour arriver à temps. Dès qu'elle entendit l'appel de Cénarius, il ne lui fallut que le temps d'enfiler son armure pour partir à vive allure à travers la forêt, lance en avant.

Ils ont aidé ses sœurs par le passé; aujourd'hui elle tient entre ses mains l'occasion de faire honneur à leurs actes. Elle n'a pas besoin d'en savoir plus. Le simple fait que cela implique les Anciens lui est suffisant, à fortiori qu'elle puisse venir en aide à ceux qui n'ont pas hésité lorsqu'elle était dans le besoin.

Elle n'a pas quitté Orneval depuis des décennies mais lorsqu'elle arrive à Reflet-de-Lune, les druides lui font bon accueil. Chacun s'empresse de connaitre les raisons de sa venue, mais elle se contente d'éluder les questions avec un sourire poli. Il est de nature connue que la plupart des dryades portent un regard naïf sur le monde qui les entoure tant elles vouent leur existence à cajoler la nature. Neris est différente de certaines de ses sœurs par sa nature guerrière et résolue. Elle n'abandonne jamais vraiment les armes. Il faut bien des protecteurs pour veiller à la paix de ceux qui se battent pas.

Le bruit de ses sabots claquant sur les ponts de bois du sanctuaire druidique résonne en cette fin de nuit. Elle sangle sa targe aux motifs kaldoreis dans son dos nu et retire son casque pour laisser la brise matinale effleurer son visage. Sa longue chevelure verte tombe en cascade sur sa moitié de biche. Quelques orchidées y sont suspendues, à moins qu'elles ne fassent partie intégrante de la dryade. Celle-ci s'avance d'un pas mesuré, oubliant un instant la gravité de la situation pour mirer avec curiosité le paysage.

Son regard s'attarde sur une silhouette féminine qui monte avec empressement vers les structures de Reflet-de-Lune. Elle tient un nourrisson dans ses bras, enveloppé avec soin dans un linge jaune. Neris la suit des yeux en silence puis enfin se met à trotter pour la rattraper.

- C'est elle.
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